C’est une compétition de ski pas comme les autres qui s’est tenue fin janvier dans la station de Courchevel. 200 professionnels de santé se sont affrontés, skis aux pieds. Des chirurgiens-dentistes étaient en lice. Reportage.
C’est une piste qu’il connaît très bien. Charles Durif (en photo ci-dessus), chirurgien-dentiste à Chambéry, est venu en voisin à Courchevel. « C’est un peu chezmoi ici », et ça se voit. Du haut de ses 60ans, le bonhomme est à l’aise sur les skis. Un piquet, puis un deuxième, à droite, à gauche. Aucune erreur de parcours sur ce slalom géant. Ça sent le bon chrono à l’arrivée. C’est le cas. Charles Durif est content, mais il doit encore attendre le passage des autres skieurs pour savoir s’il montera ou non sur le podium. Non seulement il y montera, mais en plus sur la première marche. Le voilà sacré champion de France dans la catégorie des plus de 60 ans. Il savoure, et il a bien raison. Car « le niveau est très bon ici. Il y a d’anciens compétiteurs, il y aussi des jeunes qui ont la pêche. Il y a de la rivalité et on se tire la bourre entre les différentes professions ».
Bienvenue au Championnat de France de ski des professionnels de santé. Une compétition sportive pas comme les autres organisée chaque année par le Club médical santé de France. Mais n’entre pas qui veut ! Pour pouvoir dévaler les pistes, il faut être soit médecin, soit chirurgien-dentiste, soit pharmacien. C’est une sorte de Jeux olympiques de Sotchi version blouse blanche. Il y avait cette année 200 participants (dont un quart de chirurgiens-dentistes), beaucoup de Rhône-Alpins « habitués à skier » et quelques Parisiens venus se détendre, explique Charles Durif, qui est aussi membre du comité organisateur de cet événement qui existe depuis 59 ans.
Avec le temps, les allusions au film Les Bronzés font du ski ne se tassent pas. « Certains s’inscrivent en pensant que ce sera comme dans le film, quand Christian Clavier participe à une compétition de ski », sourit le praticien, qui admet « en jouer un peu, forcément ».
« Anticiper… pour ne pas tomber »
L’ambiance est tout aussi détendue. « Nous sommes là pour passer des moments. Il n’y a pas vraiment de perdants et de gagnants. Le classement final est bien évidemment anecdotique, il fait juste votre fierté d’une année sur l’autre. » La pression aussi entre les concurrents est moins forte qu’avant : « Il y a dix ou quinze ans, les participants étaient remontés comme des pendules. Il fallait absolument faire bonne figure. C’est moins vrai aujourd’hui, et tant mieux. Ce rendez-vous est aussi l’occasion de parler de son quotidien, d’échanger sur nos éventuelles difficultés. C’est important aussi. »
Voilà pourquoi trois colloques étaient organisés sur des thèmes médicaux et scientifiques. L’un d’eux s’intitulait : « Anticiper pour moins payer. » Au vu l’allure de certains concurrents sur les pistes, ce colloque aurait tout aussi bien pu s’appeler : « Anticiper… pour ne pas tomber. »
En pratique : le Ski Club médical de France est basé à la Clinique Herbert, 19 chemin Saint-Pol, 73100 Aix-les-Bains.
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