Le bruxisme nocturne, ses effets sur l’intégrité des dents, sur le système neuro-musculo-articulaire manducateur, et même au-delà, sont un sujet incontournable pour tous les chirurgiens-dentistes qui doivent régulièrement en gérer les répercussions sur la santé dentaire et le bien-être (qualité de vie) de leurs patients. La compréhension des mécanismes qui concourent à produire le bruxisme, les moyens qui permettraient de le contrôler occupent les occlusodontistes depuis des décennies. Ils sont encore aujourd’hui l’un de leurs principaux sujets de débats, voire de controverses. Aucune thérapeutique fondée sur des preuves scientifiques ne fait encore consensus pour aborder cette parafonction aux causes évidemment multifactorielles et malgré tout mystérieuses.
Les auteurs du premier article rapporté, paru en mars dernier dans le Journal of Sleep Research (revue scientifique de la société européenne de recherche sur le sommeil) ont cherché à explorer les éventuels effets positifs d’une équilibration (correction) occlusale sur l’activité musculaire et la qualité du sommeil chez des patients atteints de bruxisme nocturne. Ils livrent dans cette publication les résultats d’une étude clinique contrôlée et randomisée réalisée en double aveugle sur un échantillon de 17 jeunes femmes volontaires (25 ans en moyenne +/- 4 ans) au sein de la communauté universitaire de Rio de Janeiro. L’un de leurs postulats de départ repose sur une étude de 1999 (Karppinen et coll.) arguant qu’une équilibration occlusale est réputée éliminer les perturbations du rétrocontrôle sensoriel issu des mécanorécepteurs parodontaux et aboutir à un mieux-être de tout le système stomatologique et musculosquelettique. Ils remettent aussi en cause les conclusions d’une étude de Lavigne et coll. (2008) qui considère que l’activité musculaire pendant le sommeil est indépendante des caractéristiques structurales de l‘occlusion…