En 2018, un consensus international est parvenu à définir le bruxisme de sommeil (i.e. BS ou SB pour sleeping bruxism) comme une activité des muscles masticatoires durant le sommeil caractérisée comme rythmique (phasique) ou non-rythmique (tonique), et qui ne s’apparente pas à un trouble kinésique ou à un trouble du sommeil chez des individus par ailleurs en bonne santé. Les auteurs de l’article rapporté soulignent toutefois que si le BS n’est pas considéré comme un trouble pathologique, l’impact qu’il peut avoir sur la santé orale est incontestable. Mais leur principale remarque porte sur l’absence de différence entre le BS observé chez l’adulte et chez l’enfant dans cette définition alors qu’ils n’ont peut-être pas les mêmes caractéristiques. Ils nous proposent ainsi une revue de littérature pour mieux comprendre les éventuelles spécificités du bruxisme de sommeil chez l’enfant et l’adolescent à partir des publications des vingt dernières années recherchées dans la base de données Medline.
Sur les 366 articles identifiés, pas moins de 144 publications ont été analysées en intégralité pour cette revue. La première difficulté de synthèse, cause de variabilité des résultats, expliquée par les auteurs, concerne la pertinence du diagnostic positif du BS inclus dans les différentes études et qui, selon le mode d’évaluation appliqué, peut être qualifié de bruxisme « possible » (rapporté par le patient ou son entourage), « probable » (basé sur une évaluation clinique) ou « certain » (validé par une évaluation instrumentale objective). Ainsi, la prévalence d’un bruxisme de sommeil probable (basé sur le témoignage des parents plus au moins un symptôme clinique parmi lesquels : usure dentaire anormale, fatigue rapportée/douleur/inconfort à la mastication au réveil) est d’environ 48 % pour les enfants d’âge préscolaire, entre 10 % et 16 % chez les enfants…