L’objectif de cet article est de traiter du bruxisme : diagnostic, conséquences, impact biomécanique sur les prothèses implanto-portées et pronostics pour ces dernières. La question sous-jacente, et essentielle, pourrait être : est-ce que le bruxisme doit toujours être considéré comme une contre-indication relative à un traitement par prothèses implanto-portées ?
La première partie est une synthèse de la littérature relative à la place du bruxisme dans les échecs implanto-prothétiques. Les auteurs rappellent que le bruxisme touche 8 à 32 % de la population adulte et que son diagnostic repose généralement sur un entretien et un examen clinique, mais peut être complété par des techniques instrumentales (polysomnographie) afin de le confirmer. Il est courant de rappeler que le ligament parodontal fournit aux dents une possibilité d’adaptation aux charges fonctionnelles, ce qui n’est pas le cas des implants pour lesquels les contraintes subies sont directement transmises au complexe os/implant. Les auteurs avancent, en s’appuyant sur la littérature, qu’une grande controverse persiste concernant le rôle du bruxisme dans les échecs des restaurations implanto-portées mais qu’il est peu probable qu’il représente un facteur de risque de complications biologiques (mucosite, péri-implantite), tandis qu’il pourrait en être un pour les complications mécaniques (fractures, dévissage…).
Aucune étude n’ayant pu trouver de lien de cause à effet entre bruxisme et complications implanto-prothétiques, les conclusions s’orientent simplement vers un effet contributif du bruxisme à l’apparition de ces complications.
La deuxième partie concerne la prise en charge d’un patient présentant un bruxisme diagnostiqué et candidat au traitement implanto-prothétique. Il s’agit, en premier lieu et après avoir validé la faisabilité de la proposition implantaire, d’encourager le patient à une réduction de ses habitudes…