Brassens, c’est notre patrimoine culturel, ce sont des références universelles : l’amitié, la générosité, la bienveillance, l’empathie, l’attention envers les pauvres et les handicapés de la vie, le respect des malades et des morts, l’acceptation de la dépendance choisie envers autrui, la liberté dans la solidarité, l’amour des parents, le don de soi et le pardon. C’est aussi la résistance aux modes, l’absence de jugement sur les apparences, le non à la violence et à la guerre, le droit de rêver, le respect de la nature, l’amour plutôt que le confort, la tolérance, la conscience de ses limites, la modestie.
Cela vous a échappé… Alors lisez et relisez Brassens dans le texte*.
Si Brassens n’aimait ni le bricolage ni la technique, il avait quand même du doigté (le gratteur de guitare), l’amour de la précision (l’orfèvre des mots), l’amour du travail (le perfectionniste de la chanson) et surtout cette vision altruiste de notre humanité évoquée plus haut, une qualité première du professionnel de santé. À sa façon, Brassens fut un grand médecin… de l’âme et pour notre bonheur il continue à soigner nos maux avec ses poèmes et ses chansons.
Ses rapports avec la dentisterie sont datés et pourraient sembler pour le moins équivoques. Mais reportons-nous à son époque, pas si lointaine, où le mal de dents, à tous les âges et dans tous les milieux, était un vrai fléau. J’ignore si Brassens a beaucoup souffert de ses dents (j’espère pour lui, moins que de ses terribles coliques néphrétiques), mais quelques chansons attestent qu’elles l’ont bien tourmenté.
Ainsi, dans Le testament, c’est l’évidence même, il n’y a que la mort pour en finir avec la douleur dentaire.
- Ici-gît une feuille morte, Ici finit mon testament…
- On a marqué dessus ma porte : “Fermé pour caus’ d’enterrement.” J’ai quitté la vi’ sans rancune, J’aurai plus jamais mal aux dents : Me v’la…