Musée Virtuel de l’Art Dentaire (MVAD)
C’est en Italie qu’apparaissent les premiers empiriques, aux XIIe et XIIIe siècles, puis les premiers médecins ambulants, rapidement dénommés charlatans (voir encadré).
Leur nombre ne cesse ensuite d’aller croissant pour atteindre une certaine saturation dans les grandes villes entre 1500 et 1550. C’est ainsi que, dans cette période, Venise se plaint de ce que « beaucoup d’empiriques sans aucune expérience en médecine et sans licence ou examen sont venus et traitent différentes pathologies, donnant même des médications par voie orale ». Une partie de ces charlatans italiens comprend alors que mieux vaut émigrer pour trouver des meilleures conditions de travail. À partir des années ١٥٦٠-1570, la France voit alors arriver ces empiriques, tout d’abord dans le sud puis sur tout son territoire. Entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe, la plupart de ces charlatans italiens arrivent ainsi à Paris.
Du boniment au spectacle de rue
Ces charlatans étaient de toutes sortes, allant de l’arracheur de dents au bonimenteur, du vendeur de drogues à l’oculiste, du faux médecin au chirurgien sur le tas. Arrêtons-nous sur ceux qui se disaient « dentistes ». La plupart d’entre eux avaient plusieurs activités, étant « dentiste et bandagiste », « dentiste et botaniste » ou encore « dentiste et podologue ». Comme Bragetta, ils étaient tous itinérants et présentaient, généralement sur des tréteaux, des spectacles de rue afin d’attirer les clients (fig. 1). Leur principale source de revenus était la vente de drogues de toutes sortes, principalement des antalgiques contre les maux de dents, comme l’orviétan (fig. 2), mais aussi des élixirs de longue vie et autres produits miracles. Ils arboraient souvent un faux diplôme (fig. 3).
Le corpus iconographique, établi par différentes publications, montre que c’est dans les premières…