Les troisièmes molaires représentent environ 98 % de toutes les dents retenues (incluses ou enclavées), pouvant être à l’origine, entre autres, de complications locales telles qu’une lésion carieuse de la deuxième molaire adjacente (12,6 % des cas), l’apparition d’une poche parodontale profonde (8,9 %) ou d’une exposition radiculaire (9,7 %) sur la face distale de la deuxième molaire adjacente voire une résorption radiculaire sur cette dent (20,17 % à 52,9 % des cas). À ce titre, l’avulsion des troisièmes molaires retenues est fréquemment indiquée pour prévenir ou traiter de telles complications. Cependant, en cas d’inclusion profonde, l’avulsion de ces dents peut être à l’origine de complications iatrogènes notables au niveau de la deuxième molaire adjacente ou du nerf alvéolaire inférieur, lors de l’ostéotomie d’abord.
Dans cet essai contrôlé randomisé sur 274 patients (127 hommes, 147 femmes, âgés entre 18 et 55 ans) présentant une troisième molaire en position horizontale profondément incluse (classe C de la classification de Gregory et Pell), les auteurs ont comparé l’intérêt de l’avulsion première des racines avant la couronne sur la survenue de complications locales au niveau de la deuxième molaire adjacente et du nerf alvéolaire inférieur. Ainsi, dans le groupe expérimental (n = 137), les troisièmes molaires étaient avulsées via une voie d’abord réalisée à la hauteur de la jonction corono-radiculaire de la dent (puis élargie distalement si nécessaire). Après séparation corono-radiculaire, les racines étaient avulsées en premier puis la couronne dans un second temps, à travers l’espace libéré par les racines. Cette technique permettait ainsi de préserver un bandeau osseux intact tout autour de la deuxième molaire adjacente. Dans le groupe contrôle (n = 137), les troisièmes molaires étaient avulsées selon une approche dite « conventionnelle », à…