PARIS, A MOVEABLE FEAST (Ernest Hemingway)
Une fois tournée la page d’un XIXe siècle en marche vers la modernité, on a l’impression que l’histoire de l’art s’emballe. Si, en 1905, Monet et Renoir restent très actifs, Van Gogh, Lautrec, Gauguin, bientôt Cezanne, ne sont plus là, quoiqu’ils dominent encore la scène. Mais Picasso est déjà dans l’arène où, cette année-là, les Fauves surgissent en scandale et nombre au Salon d’automne : Matisse, Braque, Vlaminck, Derain, Delaunay, Dufy, Marquet. De partout les artistes affluent vers Paris, venus de Russie, d’Espagne, d’Italie, du Brésil… C’est le Paris de l’accueil, mais surtout de la modernité, avec ses expositions universelles, ses inventions, ses lumières, ses spectacles et toute l’électricité des brassages de culture. Un Paris où on peut crever la faim dans un taudis et applaudir aux aéroplanes, aux sports.
Une capitale cosmopolite qui voit ses quartiers s’éclairer l’un après l’autre comme les réverbères de ses boulevards, au gré des changements de polarité, quand l’attractivité d’un moment entraîne une saturation qui amène à migrer, de Montmartre à Montparnasse par exemple, suivis de toute la faune des viveurs noctambules volages mais à la page. L’axe majeur en demeure le périmètre des Champs-Élysées, élargi du côté rue de la Boétie et d’un 8e arrondissement des hôtels particuliers aux fêtes courues, des boutiques chics, des galeries, scènes et restaurants qui le connectent aux Grands Boulevards, et, du côté Avenue Montaigne, aux vitrines de la mode et au futur Théâtre des Champs-Élysées. En son cœur, deux hauts-lieux de la création et des événements artistiques : le Grand Palais des Salons, et le Petit Palais, musée dédié aux collections des Beaux-Arts. Aussi celui-ci est-il le mieux placé pour retracer l’effervescence du Paris des années 1905-1925.
Des plus recommandable…