De toute antiquité, un état d’esprit
C’est ancré dans nos têtes comme sur les vases grecs, Olympie est le berceau des J.O. Des lutteurs, des coureurs de vitesse, des lanceurs de discobole et javelot, des tireurs de cibles, des sauteurs et auriges de quadriges, les amphores en sont aussi pleines que de l’huile qu’elles contenaient et qui était au départ la seule récompense des vainqueurs, avec les purement symboliques couronnes de lauriers, et la protection d’Athéna. La déesse armée et casquée y trouvait son compte, puisque, sport et guerre étant sous sa gouverne, elle veillait ainsi à composer son contingent de recrues – uniquement des hommes – exercées dès 12 ans à rivaliser de vaillance physique et de pureté morale aux gymnases de la cité qu’ils auraient à défendre. Dans le cadre de cette éducation, mais aussi en dehors, ils entretenaient un esprit de compétition réputé très grec, qui s’étendait à des confrontations hors jeux panhelléniques et dont l’objet n’était pas la seule suprématie sportive, mais l’excellence tout court. Sous le nom de Grandes Panathénées s’organisaient en effet, tous les quatre ans et sur le même modèle, des olympiades ouvertes à toutes les disciplines artistiques.
Danse, musique, chant, théâtre, rhétorique, poésie ou sculpture avaient ainsi leurs champions venus concourir pour décrocher les simples lauriers de la gloire. Ce noble idéal se dégrada lorsque les joutes ne furent plus l’apanage d’aristocrates amateurs mais accueillirent au IVe siècle des professionnels vivant de récompenses plus matérielles devenues leur gagne-pain. Du pain et des jeux, c’est d’ailleurs ce que les peuples réclamèrent bientôt à mesure que la mode s’en répandait dans tout le monde antique, entraînant des excès païens et leur interdiction par l’empereur Théodose en 394. Galien et Sénèque les avaient déjà réprouvés, pour d’autres raisons : le médecin par modération…