Depuis son arrivée à Paris, Pierre Fauchard (1679-1761) habitait l’hôtel de l’Alliance, au 14 de la rue des Fossés-Saint-Germain ; à plusieurs reprises, il y prit des élèves-associés. Le premier d’entre eux semble avoir été Honoré Courtois, suivi de son neveu Honoré Gaillard dit Courtois, qui le quittèrent pour s’installer au 16 de cette même rue. à partir de 1738, ce fut le tour de Pierre-Nicolas Gaulard qui finit pendu haut et court en place de Grève le 29 octobre 1740. Vint ensuite Laurent-Tugdual Chemin, son beau-frère, à propos duquel il écrira dans la seconde édition de son Chirurgien Dentiste (1746) : « Je suis persuadé que le public me saura gré de lui laisser un seul et unique élève de ma façon qui est devenu très capable de lui rendre service dans les opérations les plus difficiles. » Malheureusement pour Fauchard, le si doué beau-frère, appelé à lui succéder, allait disparaître avant lui, le 22 août 1760.
Âgé de 81 ans passés, il lui fallait trouver rapidement un autre successeur. Il contracta d’abord avec Antoine Laudumiey qui ne resta guère puis se tourna vers un certain Antoine Le Roux de La Fondée, domicilié rue des Cordeliers. Il avait fait sa connaissance quelques années auparavant et celui-ci lui parut l’homme providentiel auquel il se vit inculquer les principes de son art.
L’environnement familial de l’heureux élu
Aîné de sa fratrie, Antoine Le Roux de La Fondée était né le 8 février 1723 à Conflans-Sainte-Honorine, d’Antoine Le Roux des Hautesrayes, charretier-haleur de bateaux à Pontoise, et de Catherine-Geneviève Fourmont. La modestie apparente de ses origines est toute relative ; son père avait été élu marguillier de Conflans, ce qui impliquait une certaine respectabilité, mais, si son ascendance paternelle n’offrait guère d’illustrations, celle de sa mère démentait cette impression.
Son grand-père maternel, étienne…