Headache – la revue de l’American Headache Society – publie les résultats d’une étude de Lebel et al. proposant une thérapeutique innovante pour la prise en charge du Burning Mouth Syndrome (BMS), également appelé stomatodynie/glossodynie. Les auteurs de l’étude soulignent que les traitements médicamenteux actuellement disponibles pour soulager la sensation de brûlure du BMS, affectant jusqu’à 18 % des femmes ménopausées, ont une efficacité variable et limitée (voir la revue Tan et al. Cephalalgia 2022).
L’amitriptyline est un antidépresseur tricyclique très souvent utilisé per os pour son effet antalgique, indépendant de son action antidépressive, dans les douleurs chroniques inflammatoires, neuropathiques et nociplastiques. Son administration per os dans le cas du BMS est assortie d’effets indésirables fréquents (63 %-90 %), principalement anticholinergiques et cardiotoxiques, limitant son utilisation.
L’étude de Lebel et al. a évalué rétrospectivement, sur une cohorte de patients consultant à l’Hôpital Pitié Salpêtrière pendant douze mois, les effets d’une application topique d’une solution diluée d’amitriptyline (5 mg), sous forme de bain de bouche. Les résultats indiquent que l’intensité moyenne de la douleur diminuait de plus de 40 % après huit semaines, avec quelques effets indésirables légers.
Au vu de ces résultats intéressants, les auteurs suggèrent de tester ultérieurement la combinaison d’amitriptyline topique avec d’autres médicaments analgésiques mécanistiquement spécifiques (clonazépam, gabapentine, kétamine, cannabis sativa, trétinoïne, capsaïcine) afin d’améliorer son efficacité, cibler un plus large spectre de phénotypes de BMS et proposer des traitements personnalisés.