Depuis le collage amélaire décrit par Buonocore en 1955 puis les premiers succès du collage dentinaire au tout début des années 80, les procédures d’adhésion ont connu une progression continue, soutenue par une recherche dynamique et le développement de nouveaux matériaux dans le domaine des adhésifs notamment. Les deux objectifs principaux poursuivis concomitamment ont été l’amélioration des performances de l’adhésion et la simplification des protocoles en limitant le nombre d’étapes cliniques, puis le nombre de produits différents à utiliser. C’est ainsi que les systèmes adhésifs M&R3 (mordançage-rinçage-3 produits) puis M&R2 (2 produits) furent suivis par l’avènement des systèmes automordançants (SAM) en deux puis en un seul flacon dans les années 90, puis des adhésifs universels dans les années 2010. Cette dernière et 8e génération d’adhésif, pouvant être utilisée en mode M&R ou en mode automordançant, intègre dans sa composition des molécules de couplage actives telles que des silanes et surtout le 10-MDP qui lui confèrent des performances remarquables.
Les auteurs de l’étude rapportée expliquent que les procédures d’adhésion dans les tissus dentinaires sont une forme d’ingénierie tissulaire qui modifie la structure de la dentine infiltrée. Mais ils insistent surtout sur le fait que le grand défi actuel n’est plus tant de réussir l’adhésion que d’éviter sa détérioration dans le temps face aux contraintes mécaniques de la mastication, biologiques et chimiques de l’hydrolyse et des autres mécanismes qui détruisent les chaînes polymères ou le collagène infiltré. Pour cette équipe finlandaise qui livre ici la troisième partie de leurs études sur le mordançage, la stabilité de l’interface de collage dans le temps constitue désormais la clé du succès des restaurations adhésives. Dans cette étude expérimentale particulièrement ambitieuse, ils ont cherché à évaluer la…