L’adhésion aux tissus dentaires minéralisés a lentement, mais profondément transformé les concepts de dentisterie restauratrice (1). En effet, il est aujourd’hui possible d’assurer la rétention par adhésion chimio micromécanique, exclusivement. Nous ne devons donc plus adapter la dent aux besoins de la restauration, puisque la restauration peut s’adapter aux structures dentaires résiduelles. Mieux, le collage permet de renforcer les structures lésées, conférant à la dent restaurée un comportement biomécanique proche de la dent naturelle (2).
Le matériau d’assemblage joue bien évidemment un rôle crucial dans la rétention et l’étanchéité de la restauration. C’est en effet autour de lui que s’articulent les trois facteurs de la pérennité de l’interphase collée :
• l’interface intrados prothétique/matériau d’assemblage,
• le matériau d’assemblage lui-même,
• l’interface matériau d’assemblage/tissu dentaire.
Après avoir présenté les différents matériaux de collage à notre disposition, nous détaillerons donc les traitements nécessaires aux surfaces dentaires et prothétiques, puis nous illustrerons les étapes de l’assemblage au travers de trois cas cliniques.
Les matériaux d’assemblage employés
Contrairement à la prothèse scellée qui base principalement sa rétention sur la friction d’encastrement de la pièce, les onlays ou overlays sont assemblés à des cavités souvent peu, voire pas du tout rétentives mécaniquement ; le joint dento-prothétique est ainsi beaucoup plus sollicité. C’est pourquoi le choix du matériau d’assemblage s’appuiera sur sa résistance mécanique d’une part et sur sa capacité d’adhésion forte aux surfaces dentaires et prothétiques moyennant des traitements préalables de celles-ci.
C’est pour cette raison que les ciments, aux performances mécaniques faibles à moyennes (3), seront déconseillés pour ces situations cliniques.
Les colles sont des polymères…