Lundi matin, neuf heures. Vinciane pousse la porte d’un cabinet dentaire parisien. Que vient y faire cette étudiante ? « Prendre les rendez-vous, accueillir les patients, préparer la salle de soins, travailler à quatre mains, stériliser le matériel, gérer les stocks. » Bref, tout ce qu’une assistante dentaire fait au quotidien.
Depuis deux ans, les étudiants en dentaire peuvent, sous certaines conditions*, exercer le métier d’assistant en parallèle de leurs études. « J’avais envie d’être plongée dans l’univers libéral. De sortir de la théorie pour avoir un aperçu concret de ce que sera ma profession plus tard. » En effet, pour l’instant, Vinciane a peu de cours sur la gestion d’un cabinet, notamment sur le plan des ressources humaines. « J’acquiers une expérience qui m’enrichit énormément », explique-t-elle. « Je vois en pratique ce que j’apprends en cours, et inversement. Cette découverte du terrain m’aide lors de mes travaux cliniques. » L’expérience est aussi gratifiante. « J’ai découvert que l’assistante est un vrai pilier du cabinet. Nous sommes présentes en continu, de l’accueil du patient à la fin du soin. Pour le rassurer, répondre à ses questions. C’est à nous qu’il se confie. »
La découverte d’une équipe
Vinciane collabore avec une assistante en formation. L’une apporte sa connaissance médicale, l’autre son expérience de terrain : les échanges sont enrichissants. « Parce qu’au début, j’étais un peu perdue », reconnaît l’étudiante. Le dialogue avec le praticien est constant. Il lui explique ses techniques, ses décisions thérapeutiques, en fonction des particularités de chaque patient. Au fil du temps, Vinciane comprend ce qui rend l’assistante performante et indispensable : la réactivité. « Je me suis sentie à l’aise et à ma place le jour où j’ai su anticiper les actions du praticien. » Connaître les instruments dont il aura besoin, les préparer et les lui présenter au moment voulu. « La synchronisation est parfaite, on forme une véritable équipe. »
Faire équipe, c’est justement ce qui motivera Vinciane à embaucher une assistante dans sa future pratique. Elle ne conçoit pas de travailler sans cette aide. Parce qu’elle a pu mesurer à quel point cette dernière déleste le dentiste. C’est un gain de temps et d’énergie considérable. « Aujourd’hui, je connais ce métier par cœur. Je serai donc plus réaliste et légitime dans mes attentes envers la personne qui travaillera avec moi. »
Prévoir l’avenir
La future dentiste insistera sur une hygiène rigoureuse, les risques de contamination étant élevés. Et comme elle n’est pas formée à la comptabilité, elle aimerait que l’assistante contribue aux tâches administratives, selon son expérience et sa formation. Tout comme elle a bénéficié des enseignements techniques de son praticien, elle s’impliquera à la formation de son assistante, pour une amélioration constante du travail d’équipe. « Dans la gestion d’un cabinet, on est plus intelligents à plusieurs, surtout dans notre profession qui évolue beaucoup. »
À l’avenir, l’étudiante souhaite monter une structure regroupant des praticiens spécialisés, pour une prise en charge globale du patient. Vinciane n’est pas une solitaire. À l’hôpital, elle travaille déjà en binôme. « J’ai envie de collaborer avec des gens motivés, en qui j’ai confiance, pour qu’une énergie positive circule entre nous. Et en cas de pépin, on se soutient ! » On ne doute pas qu’il fera bon travailler dans son cabinet.
* Le décret n° 2016-1646 du 1er décembre 2016 autorise les étudiants en chirurgie dentaire ayant validé le 1er cycle de leurs études à effectuer des remplacements en tant qu’assistants dentaires. Une autorisation (valable un an) doit leur être délivrée par le conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes.
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