Les matériaux en vedette en Suisse

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Durant deux jours, les 29 et 30 septembre derniers, l’accent a été mis sur les matériaux disponibles en implantologie et en prothèses implanto-portées, ainsi que sur la chaîne numérique en implantologie, et leur incidence sur le management et la stabilité des tissus mous péri-implantaires.
 
C’est à la CM Academy, à Bienne (Suisse), que Cendres+Métaux avait organisé son symposium destiné aux praticiens et aux prothésistes dentaires. Deux jours de rencontres orchestrés par le Professeur Florian Beuer (Charité Univeristy Clinic, Berlin), responsable scientifique de cet événement.

Sur le thème des matériaux

Le docteur Urs Brodbeck (Suisse) a mis l’accent sur le choix du type de connexion, la morphologie et l’état de surface de la restauration prothétique. Ce sont, selon lui, les clés du succès de la stabilité des tissus mous péri-implantaires.
Dans la même thématique, le docteur Stravros Pelekanos (Allemagne) a analysé d’un point de vue histologique le complexe implant-pilier-couronne, en fonction des différents matériaux. Les conclusions sont que le titane et la zircone sont des matériaux de choix dans la partie transgingivale, mais que la morphologie de cette partie transgingivale doit être fabriquée avec beaucoup d’attention et de précision afin de permettre la stabilité des tissus mous péri-implantaires.
 
Le docteur Dirk U. Duddeck (Allemagne), directeur de Clean Implant Foundation, organisme analysant la pureté et la contamination des implants dentaires provenant des différentes firmes mondiales, a attiré l’attention des participants sur la contamination des surfaces implantaires par des particules organiques et minérales. Des analyses utilisant le même protocole ont été menées sur plus de 150 implants, provenant de plus de 100 marques entre 2008 et 2016. Il a été montré que la surface implantaire est souvent polluée par des particules organiques et inorganiques. Cette pollution provient dans de nombreux cas d’un manque de rigueur lors de la fabrication et de la commercialisation des implants dentaires. Une telle contamination peut créer un défaut d’ostéointégration ou occasionner l’apparition de péri-implantites à moyen et long terme.

Sur le thème de flux numérique en implantologie

Le docteur Frédéric Hermann (Suisse) a développé le concept de la chaîne numérique en implantologie. Selon lui, le plan de traitement pour une restauration unitaire implanto-­portée en zone postérieure (et non en zone esthétique) peut être réduit à trois étapes cliniques. Lors du premier rendez-vous, un examen radiologique tridimensionnel est réalisé, ainsi que des empreintes intra-orales numériques. Cela permettra ensuite la planification implantaire de manière totalement numérique et la conception d’un guide chirurgical. Au deuxiè­me rendez-vous, la chirurgie implantaire guidée est réalisée, ainsi que l’empreinte numérique de la position de l’implant, suivie ou non d’une mise en charge immédiate. Lors du troisième rendez-vous, la couronne implanto-portée est mise en place.
 
Ce concept permet de réduire le temps au fauteuil ainsi que le coût global du traitement, tout en augmentant notre sécurité et les options thérapeutiques.
L’utilisation d’une chaîne numérique dans la pratique quotidienne augmente l’efficacité du praticien, en permettant de planifier en amont toutes les phases du traitement.
Les participants ont également eu la chance de rencontrer le Docteur Bruno Spindler (Allemagne), inventeur du concept « One abutment – the 1st time », commercialisé sous la dénomination « Abutments4life ». Ce nouveau concept permet, grâce à la mise en place de piliers hybrides lors du premier temps chirurgical, de réduire significativement le temps global du traitement, tout en augmentant notre prédictibilité du résultat esthétique et clinique. Selon ce concept, un pilier hybride est mis en place dans le même temps que l’implant. Ce pilier est colonisé par les tissus mous qui y adhérent. Dans un second temps, le pilier est préparé, selon les concepts généraux de la prothèse conjointe, avec des limites supra-gingivales puis une empreinte conventionnelle est prise afin de réaliser la superstructure qui est ensuite assemblée de manière conventionnelle. Ce concept permet de réduire pratiquement par deux le nombre de visites requises pour mener à bien le plan de traitement.
En conclusion, ces deux jours furent l’occasion pour les praticiens et les prothésistes de se former, dans une ambiance studieuse et amicale, aux nouvelles avancées techniques et technologiques ayant pour objectif une plus grande stabilité des tissus péri-implantaires.

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